Dans les milieux de santé naturelle, le lait est souvent mal compris, voire rejeté. Pourtant, à la lumière des travaux du Dr Ray Peat, sa richesse nutritionnelle mérite d’être reconsidérée. Bien loin des idées reçues, le lait présente de multiples bienfaits sur la santé hormonale, métabolique et même écologique. Voici un tour d’horizon de ses vertus principales :
1. Le calcium du lait : un allié contre l’excès de PTH
Le calcium est un régulateur essentiel de notre équilibre hormonal. Lorsque l’apport est insuffisant, le corps active la sécrétion de l’hormone parathyroïdienne (PTH), qui puise le calcium dans les os pour maintenir l’équilibre sanguin. Un taux élevé de PTH est corrélé à une augmentation du stress oxydatif, à une calcification des tissus mous et à une inflammation chronique.
Les produits laitiers, riches en calcium hautement biodisponible, réduisent efficacement le taux de PTH, limitant ainsi ses effets délétères. Selon les données disponibles, un apport de 250 mg à 1 g de calcium permettrait de diminuer la PTH de 14 à 24 pg/ml.
Goettsch, C., et al. (2014). « Parathyroid hormone: critical bridge between bone metabolism and cardiovascular disease. » Arterioscler Thromb Vasc Biol 34(7): 1333-1335.
2. Des protéines de qualité optimale
Les protéines laitières sont parmi les plus complètes sur le plan nutritionnel : elles contiennent tous les acides aminés essentiels dans des proportions idéales. Leur haute digestibilité et leur efficacité biologique en font un support exceptionnel pour la régénération tissulaire, la croissance et le métabolisme.
Fait intéressant : les vaches transforment les acides aminés issus des feuilles grâce à leur flore bactérienne interne, produisant ainsi un lait naturellement équilibré et filtré.
Hoffman, J. R. and M. J. Falvo (2004). « Protein – Which is Best? » J Sports Sci Med 3(3): 118-130.
3. Pauvre en graisses polyinsaturées, riche en lipides bénéfiques
Le lait contient très peu de graisses polyinsaturées (2 à 3 % en moyenne), réduisant ainsi le risque d’inflammation et d’oxydation lipidique. Il est au contraire riche en acides gras protecteurs :
• Acide linoléique conjugué (CLA)
• Acide trans-vaccénique
• Acides gras à chaîne impaire comme le C15 (acide pentadécanoïque), aujourd’hui étudiés pour leurs effets protecteurs contre les maladies métaboliques.
4. Lactose et cortisol : un duo gagnant
Le lactose, sucre naturellement présent dans le lait, joue un rôle clé dans la régulation hormonale, en particulier en diminuant la production de cortisol, hormone du stress. Associé aux graisses du lait, il permet une absorption plus lente des nutriments et une meilleure réponse métabolique. La combinaison lait-fruits est idéale pour soutenir un métabolisme stable, riche en minéraux et anti-stress.
Di Polito, N., et al. (2023). « Real-World Intake of Dietary Sugars Is Associated with Reduced Cortisol Reactivity Following an Acute Physiological Stressor. » Nutrients 15(1).
5. Un soutien au microbiome intestinal
Les produits laitiers, surtout fermentés, nourrissent les bactéries bénéfiques comme les lactobacilles et les bifidobactéries. Ils participent ainsi à l’équilibre de la flore intestinale, au renforcement immunitaire et à la réduction de l’inflammation digestive.
Aslam, H., et al. (2020). « The effects of dairy and dairy derivatives on the gut microbiota: a systematic literature review. » Gut Microbes 12(1): 1799533.
6. Faible en fer, pour limiter la surcharge
Chez l’adulte, un excès de fer est pro-oxydant et favorise le vieillissement cellulaire. Le lait, pauvre en fer, s’avère donc être une option alimentaire précieuse pour prévenir l’accumulation progressive de ce métal dans les tissus. Il constitue une source protéique idéale, surtout pour les personnes à risque de surcharge en fer.
Fernandez-Real, J. M. and M. Manco (2014). « Effects of iron overload on chronic metabolic diseases. » Lancet Diabetes Endocrinol 2(6): 513-526.
7. Un aliment filtré naturellement
Le lait est le fruit d’un processus biologique raffiné : les nutriments absorbés par la vache sont filtrés via son foie avant d’être synthétisés dans la mamelle. Ce mécanisme naturel permet d’éliminer de nombreuses toxines alimentaires en amont, rendant le lait étonnamment « propre » comparé à d’autres aliments végétaux non transformés, souvent contaminés par des résidus chimiques.
Par ailleurs, les laits issus de vaches ou de chèvres nourries à l’herbe — ainsi que les laits A2 — semblent être mieux tolérés par de nombreuses personnes, notamment en cas de sensibilité aux protéines laitières.
En conclusion
Le lait mérite une place de choix pour ceux qui le tolèrent bien. Riche en calcium, en protéines de haute qualité, pauvre en toxines, il soutient un métabolisme sain, protège contre le stress et participe à une meilleure santé osseuse et hormonale.
Et si le lait ne vous convient pas ?
En cas d’intolérance au lactose, ou tout simplement si le goût du lait ne vous plaît pas, il existe plusieurs alternatives intéressantes pour maintenir un bon apport en calcium. Les fromages affinés à base de lait cru, les yogourts grecs nature, le skyr nature ou encore les laits double protéines sans lactose sont généralement mieux tolérés tout en conservant une excellente densité nutritionnelle.
Pour les personnes souhaitant éviter les produits laitiers ou renforcer leur apport en calcium, un complément fait maison à base de poudre de coquilles d’œufs peut être une option simple et efficace (environ ½ cuillère à thé par jour). 👉 Recette ici
Cette vision que le Dr Ray Peat a su défendre avec clarté et cohérence — à contre-courant, mais avec raison.
Article de Ray Peat sur le lait
Kruger, M. C., et al. (2014). « Postprandial metabolic responses of serum calcium, parathyroid hormone and C-telopeptide of type I collagen to three doses of calcium delivered in milk. » J Nutr Sci 3: e6.