🥕 Carottes râpées et équilibre hormonal : ce que dit le Dr Ray Peat
En naturopathie, nous avons souvent recours à des aliments simples pour soutenir des fonctions complexes. L’un des exemples les plus parlants est la carotte crue râpée, mise en avant par le Dr Ray Peat, biologiste et physiologiste réputé pour ses travaux sur le métabolisme, les hormones et le rôle protecteur de certains aliments.
Ce que beaucoup ignorent, c’est que la carotte râpée peut jouer un rôle crucial dans l’équilibre hormonal, la santé intestinale et la réduction de l’inflammation chronique. Voici pourquoi — et ce que dit la science à ce sujet.
🌿 Pourquoi Ray Peat recommande une carotte crue par jour
Ray Peat recommande la carotte crue râpée quotidiennement pour :
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Réduire les œstrogènes en excès
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Nettoyer les intestins et réduire les endotoxines
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Soutenir la fonction hépatique
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Favoriser un métabolisme sain
Il conseille de la consommer avec un peu d’huile de coco ou d’olive et une pincée de sel, pour renforcer son effet antimicrobien et faciliter l’absorption de ses composés liposolubles.
🔬 Que dit la science ?
1. Effet sur les œstrogènes et la fonction hépatique
Le foie transforme les œstrogènes usés pour les éliminer via la bile dans les intestins. Si le transit est ralenti ou que le microbiote est déséquilibré, ces œstrogènes peuvent être réabsorbés dans la circulation (entérohépatique), ce qui favorise un état d’hyperœstrogénie fonctionnelle.
➡️ Une étude publiée dans The Journal of Nutrition a montré qu’une alimentation riche en fibres crues diminue la réabsorption des œstrogènes et augmente leur excrétion [1].
➡️ D’autres travaux ont confirmé que certaines fibres insolubles (comme celles de la carotte) liées aux œstrogènes métabolisés peuvent favoriser leur élimination [2].
2. Réduction des endotoxines et soutien intestinal
Le Dr Peat insiste sur l’importance de réduire les endotoxines — toxines libérées par certaines bactéries intestinales — qui peuvent passer dans le sang, surcharger le foie, et alimenter l’inflammation.
➡️ Une étude de 2016 dans Nutrients a démontré qu’un excès d’endotoxines (lipopolysaccharides ou LPS) favorise une inflammation systémique de bas grade [3].
➡️ Les fibres des carottes crues ne sont pas fermentescibles et n’alimentent donc pas les bactéries pathogènes. Au contraire, elles inhibent certaines souches bactériennes néfastes, selon une étude sur les composés phénoliques des légumes racines [4].
3. Lien entre inflammation intestinale, douleurs et hormones
Dans le cadre de douleurs chroniques comme la sciatique, les inflammations intestinales et les déséquilibres hormonaux peuvent jouer un rôle aggravant.
➡️ Des recherches ont montré que les endotoxines augmentent la perméabilité intestinale (leaky gut), ce qui contribue à la sensibilisation des nerfs et à l’aggravation des douleurs neuropathiques [5].
➡️ Réduire la charge inflammatoire via l’intestin (comme le fait la carotte crue) est donc un levier indirect mais puissant contre la douleur chronique.
🥗 Recette thérapeutique du Dr Ray Peat
Ingrédients :
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1 carotte bio, râpée très finement
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1 c. à thé d’huile de coco vierge ou d’olive
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1 pincée de sel de mer
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(Optionnel : quelques gouttes de vinaigre de cidre, vinaigre blanc ou de jus de citron)
Conseil : consommer chaque jour, idéalement entre les repas ou avant le dîner, pour soutenir le foie, le transit et le métabolisme hormonal.
✅ Indications naturopathiques
La carotte crue est indiquée chez :
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Les femmes souffrant de SPM, d’endométriose, de fibromes ou de douleurs cycliques
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Les personnes atteintes de troubles thyroïdiens (hypothyroïdie fonctionnelle)
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Celles qui ont un foie lent ou des troubles digestifs à répétition
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Les personnes sujettes aux douleurs inflammatoires ou nerveuses (sciatique, fibromyalgie…)
🔚 Conclusion : un aliment simple, aux effets profonds
Loin d’être anodine, la carotte crue râpée est un outil puissant de régulation hormonale et métabolique, validé par l’expérience clinique et soutenu par la science. Facile à intégrer, elle incarne parfaitement la vision du Dr Ray Peat : utiliser des aliments stratégiques pour influencer profondément la biologie du corps.
📚 Références scientifiques
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Adlercreutz H. et al. (1987). « Diet and hormonal levels. » The Journal of Nutrition, 117(9):1615–1623.
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Goldin B.R. & Gorbach S.L. (1984). « The effect of dietary fiber on the metabolism of hormones by intestinal bacteria. » The American Journal of Clinical Nutrition, 39(6): 1272–1280.
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Cani P.D. et al. (2016). « Metabolic endotoxemia initiates obesity and insulin resistance. » Nutrients, 8(5): 109.
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Sharma K. et al. (2014). « Phenolic profiles of root vegetables and their antimicrobial properties. » Food Chemistry, 163: 204–212.
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Maes M. et al. (2008). « The gut-brain barrier in major depression: intestinal mucosal dysfunction with an increased translocation of LPS. » Neuro Endocrinol Lett., 29(1): 117–124.